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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 12:35

Il faut d’abord entrer dans l’œuvre, crever brutalement sa surface. Enora Lalet a muni chaque spectateur d’une arme, qui semblerait bien inoffensive (un simple piquant) si la frontière de l’œuvre n’était pas aussi vulnérable (des ballons de baudruche blancs).

Les spectateurs, après cette profanation préliminaire, pénètrent bruyamment dans l’espace de l’oeuvre. Celui-ci rappelle le temple indien, avec son musicien karnatique et sa divinité dansant lentement, blanche et pure, délicatement soulevée de terre par un nuage de ballons blancs, silencieuse, irréelle. Les spectateurs l’entourent, armés.

Le rituel peut commencer.

La divinité danse, s’offre. Les spectateurs piquent, crèvent. Ont-ils conscience de ce qu’ils tuent ? Et pourquoi la créature s’offre-t-elle ? Oseront-ils donner le coup de grâce à ce rêve ? Enora Lalet a le don de nous placer devant nos propres contradictions.

Stéphanie Vendryes

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  • : Blog Enora Lalet
  • : Enora Lalet Née en 1986, vit et travaille à Bordeaux. La nourriture est le matériau de prédilection de son travail qui donne a ses réalisations hybrides et oniriques, de la photographie à l'installation vivante, des dimensions culturelles et anthropologiques.
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